Nous quittons Monterrico en bus en direction de Santiago Atitlan et de là, nous prenons une lancha qui nous amène à San Pedro La Laguna.
Encadré par d'abruptes montagnes, des volcans et des villages mayas, le lac Atitlan ( 8 Km du nord au sud, 18 Km d'est en ouest et une profondeur moyenne de 300 mètres ) figure, dit-on, parmi les plus belles et les plus fascinantes étendues d'eau au monde.
Son paysage actuel a été façonné il y a 85,000 ans suite à une formidable éruption du volcan Los Chocoyos, qui projeta des cendres jusqu'en Floride et Panama. La quantité de lave expulsée provoqua l'effondrement du volcan et la formation d'un immense creux quasi circulaire qui ne tarda pas à s'emplir d'eau. Le Lago Atitlan était né. Des milliers d'années plus tard, de plus petits volcans jaillirent des eaux du lac: le San Pedro,il y a quelque 60,000 ans, puis l'Atitlan et le Toliman de 20,000 à 30,000 ans plus tard. Ils réduisirent la surface du lac, mais créèrent en même temps l'impressionnant paysage qui fait toute la beauté d'Atitlan.
De San Pedro La Laguna, nous pouvons visiter d'autres villages situés autour du lac, soit en utilisant une lancha ou une camionnette qui sert de bus.
Il y a une quinzaine de villages, tous très différents et intéressants à visiter pour leur spécificité, soit leur costume, leur artisanat, le type d'agronomie qu'ils pratiquent et leur culture. On y retrouve même 3 dialectes différents en plus de l'espagnol. Certaines personnes ne parlent pas du tout espagnol.
Le lendemain de notre arrivée, nous visitons San Marcos, San Pablo et San Juan. San Pablo est un village peu touristique et très représentatif des descendants Mayas. Leurs habitations sont construites en adobe.
À peine descendus du tuk-tuk, nous sommes face à une procession de la Vierge, pour souligner l'anniversaire de l'Immaculée Conception, fêté le 8 décembre. Nous suivons cette procession jusqu'à une maison où on y dépose la Vierge, elle y séjournera jusqu'à la nuit de Noël.
Gaspard, un participant de la procession, nous offre de partager avec eux un ''atole de masa'', boisson chaude faite à base de maïs broyé, d'un peu de cendre et de divers épices (selon notre goût, cette boisson manque carrément de sucre...), boisson qu'ils prennent lors des différentes processions au cours de l'année. Notre ami nous donne plusieurs informations sur cette coutume, sur différents éléments de leur culture et de leur histoire. Pour nous, ce fut une rencontre vraiment enrichissante. Nous sommes enchantés de leur accueil et de leur ouverture face à l'étranger.
De passage à San Juan, nous sommes de nouveau invités à partager l'atole de leur village, d'une autre saveur, mais toujours sans sucre. Ils nous remercient de bien vouloir participer à leur rituel.
En fin de journée, de retour à San Pedro, toujours en l'honneur de la Vierge, (habillée de vêtements guatémaltèques), on nous informe qu'une procession aura lieu en soirée.
Cette procession parcourt les rues de San Pedro durant 4 heures. Celle-ci s'arrête à chaque coin de rue, permettant à ses habitants d'honorer la Vierge au moyen de feux d'artifices et de pétards, de groupes musicaux de styles différents, à grand renfort de décibels, couvrant les chants religieux d'un groupe de femmes accompagnant le défilé. Nous n'avons jamais vu de notre vie un feu d'artifices durer aussi longtemps. Nous regagnons notre hôtel les tympans quasi-perforés pour une bonne nuit de repos. Ce fut une journée riche en couleurs, en son, bref, en découverte d'une autre culture.
Le lendemain, visite de Santiago Atitlan, à la recherche de Maximon, amalgame entre des dieux mayas et des saints de l'évangile. Il fait l'objet d'un culte dans toutes les couches sociales et reçoit offrandes, telles cigarettes, rhum, bougies et argent bien sur. L'effigie est généralement installée dans la maison d'un membre d'une cofradia (confrérie maya catholique) et déménage chaque année.
À Santiago Atitlan, Maximon est une statue de bois drapée d'écharpes de soie colorées, qui fume des cigarettes. Des effigies de Jésus-Christ et de saints chrétiens se tiennent à ses côtés.
Nons constatons que l'église catholique du village respecte cette coutume et remarquons que les statues des saints sont également habillées de la même manière que Maximon.
En attendant le départ de la lancha pour rejoindre San Pedro, nous admirons le paysage environnant, à la tombée du jour.
Ceci constitue un résumé de la première partie de notre séjour au Lac Atitlan. Nous vous reviendrons pour la suite, dans notre prochain blog.
